Vous avez dit pêche durable ?

Parmi la pléthore de labels, d'ONG, de certifications, de calendriers et de zones de pêche, il n'est pas toujours facile de s'y retrouver et de s'assurer que le poisson que nous venons d'acheter est bien issu d'une capture ou d'une production responsable.
Pour qu'une pêche soit durable, elle doit respecter au minimum 3 principes :
- Ne pas compromettre le développement des stock marins futurs.
- La pêche peut être poursuivie indéfiniment tout en maintenant la population des espèces à un niveau élevé.
- Ne pas avoir d'impact négatif sur les autres espèces de l'écosystème.
Pour cela, il faut favoriser la pêche artisanale des ligneurs et des fileyeurs tout en évitant autant que possible de se tourner vers des méthodes invasives comme la pêche au chalut ou la pêche électrique. Mais ces méthodes de capture ne sont pas toujours affichées sur les étalages. En particulier chez les grandes surfaces, qui sont régulièrement épinglées pour des manquement sur la traçabilité des produits vendus. Aujourd'hui, il est estimé que 80% des espèces présentes sur ces étals, proviennent de pêche industrielle ou semi-industrielle. Pour cause, la course au prix le plus bas oblige les acheteurs à se tourner vers des captures non-durables mais beaucoup moins chères.
Une autre manière de consommer du poisson durablement c'est de se tourner vers des espèces peu connues, dont le stock n'est pas menacé. Pour cela, il faut accepter de se séparer de son pavé de saumon favori (oui on sait, c'est bon le saumon !) et se tourner vers la Vieille, la Vive, le Mulet ou pourquoi pas le saumon de France. Il existe énormément d'espèces consommées surtout par les fins connaisseurs et les pêcheurs qui ne demandent qu'à être essayé dans la cuisine.
En aquaculture, le BIO peut-il être une bonne alternative ?
Eh bien vous vous en doutez sûrement mais la réponse est oui et non ! En effet, les cahier des charges et les nombreux organismes de contrôle favorisent le bien-être et la qualité de l'espèce notamment en interdisant l'usage d'antibiotiques ou en réduisant le nombre d'individus dans un même espace de production. Cependant, il faut garder à l'esprit qu'un poisson de pisciculture, Bio ou pas, est nourri avec des farines de poissons sauvages, il faut donc environ 4kg de poisson sauvage pour nourrir 1kg de poisson d'élevage. Et il est difficile aujourd'hui de mesurer l'impact des pêches nutritives sur les écosystèmes marins à destination des élevages. Il est préférable de favoriser l'aquaculture traditionnelle, sans traitement des poissons et surtout dans des structures qui garantissent à l'espèce de se développer au plus proche de son environnement à l'état sauvage.
Et les labels dans tout ça ?
De nombreux labels existent pour garantir des captures durables et un maintient des ressources à un niveau acceptable comme MSC ou Friend of The Sea. Ces labels, qui aujourd'hui représentent une large portion des poissons vendus sur les étalages Suisse agissent à l'international pour l'étude et la préservation des ressources. Cependant, ces labels concernent uniquement la pêche industrielle en haute mer, ils sont donc à la fois bénéfiques puisqu'ils agissent en tant qu'arbitre pour un prélèvement maitrisé mais aussi hors de propos lorsqu'il s'agit de la pêche artisanale au filet, à la ligne ou à pied. Ce sont donc des solutions imparfaites mais nécessaires. Nous conseillons, à notre niveau, de se tourner vers les labels qui garantissent un savoir faire régional ou traditionnel à petit échelle comme AOP/AOC, IGP ou Les Ligneurs Bretagne. En plus de préserver les trésors régionaux, ces labels apportent un soutien solide aux artisans de la mer.
En conclusion, pour préserver les ressources marines et consommer durablement, il convient de se tourner vers une pêche ou une production à petite échelle, et de toujours vérifier les étiquettes et les emballages pour savoir d'où vient le poisson qu'on achète et comment a-t-il été capturé.
Si vous souhaitez soutenir la pêche artisanale ou en savoir plus sur la durabilité, n'hésitez pas à faire un tour sur les liens ci-dessous :